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(Cinquième chapitre)

Dieu se serait-il trompé ? (Première partie)

Dieu se serait-Il trompé en plaçant Adam et Ève dans le Jardin d’Eden, où ils finirent par faire leur propre choix, mais le mauvais ? [1] Et le Déluge – le  fait même qu’il dut anéantir toute l’humanité à cause de sa méchanceté – n’est-ce pas, en soi, un aveu d’échec ? [2] Quant à la Tour de Babel, et la confusion des langues qui s’ensuivit, n’était-ce pas un fiasco complet ? Ou fallait-il en arriver là pour que s’accomplisse le plan de Dieu, celui d’humilier les hommes et de les disperser sur toute la surface de la terre ? [3]

 

Dieu se serait-Il trompé en laissant Moïse [le fils adoptif de la fille du Pharaon] tuer l’Égyptien, ce qui l’obligea, pour sauver sa vie, à s’enfuir dans le désert, où il demeura quarante ans, à accomplir les humbles tâches d’un berger ? [4] N’était-ce pas là un terrible revers pour la cause de la libération de son peuple ? Ou fallait-il que Moïse connût l’exil pour que Dieu puisse faire de lui un homme à la mesure de sa mission, un homme entièrement dépendant de Dieu, et non plus de lui-même ?

 

Dieu se serait-Il trompé en choisissant Saül comme roi d’Israël, étant donné que celui-ci allait très mal tourner ? Le règne de Saül fut-il tissus de déboires ? Ou accomplit-il le plan de Dieu pour préparer David, le roi que Dieu voulait donner à Israël ?[5] Dieu tire certaines de Ses victoires de défaites apparentes, et Il peut même faire que la fureur des hommes tourne à Sa gloire ![6]

 

Dieu se serait-Il trompé en permettant que David tombe amoureux de Bethsabée, ce qui le fit « tomber » en disgrâce aux yeux du Royaume, et « tomber » de son trône par la faute d’Absalom, son fils rebelle — pour devoir ensuite s’exiler, dans le déshonneur, en terre étrangère avec rien d’autre qu’une poignée d’amis ? [7] Était-ce pour David une chute vers le bas, ou une chute vers le haut ? Quelquefois, Dieu nous fait monter par le chemin qui descend — en fait, c’est généralement le cas ! À l’exact opposé de ce que nous pensons ! Dieu aime agir à l’encontre de nos prévisions, parce que, de cette manière, la situation requiert un miracle et tout le monde peut voir que c’est l’œuvre de Dieu et non pas celle de l’homme. Il en résulta une grande humiliation pour David et le Royaume, mais cette humiliation rappela à tous que c’était Dieu, et Lui seul, qui les avait établis et fait d’eux ce qu’ils étaient.

 

De la vie tourmentée de David, devait jaillir la beauté exquise des Psaumes et le parfum de ses louanges au Seigneur en reconnaissance pour Sa miséricorde. Dieu en recevait toute la gloire, c’était l’œuvre de la grâce. Cela ne venait nullement de David ni de l’excellence de sa vertu. Et depuis lors, quelle leçon et quel encouragement pour les pécheurs que nous sommes !

 

Était-ce une défaite pour le prophète Élie et son ministère qu’il ait dû s’enfuir devant la reine Jézabel, après sa magnifique victoire sur les 450 prophètes de Baal au Mont Carmel ? Le beau courage dont il avait fait preuve, se trouvait-il à présent annihilé par cette lâcheté dans le désert ? Après avoir taillé en pièces ces faux prophètes, voilà qu’il prenait la fuite devant une femme. Quel tableau ! [8] Le puissant prophète qui, investi de l’autorité de Dieu, avait, sans conteste, maîtrisé la situation sur le Mont Carmel, le prophète qui avait appelé le feu du ciel, fuyait honteusement devant cette ignoble reine ! N’était-ce pas la fin de son ministère ? N’y avait-il pas là de quoi jeter le discrédit sur tout son témoignage ? N’était-ce pas la preuve qu’il n’était, après tout, qu’un piètre prophète ? N’y perdit-il pas tous ses partisans ? Ou bien se pourrait-il que Dieu souhaitait lui enseigner une leçon qui ferait de lui un meilleur prophète, un prophète plus humble, avant qu’il puisse revenir sur le devant de la scène, intrépide, sans aucune crainte du roi, et encore moins de la reine ?

 

N’était-ce pas une honte, un tragique revers pour la cause du Seigneur que Jérémie, le grand prophète de malheur, fût mis au pilori devant le portail du Temple, pour que ses frères puissent lui cracher au visage ? Ou qu’il fût plongé dans la boue jusqu’aux aisselles par ses ennemis, si bien que son ami Ébed dut l’en retirer secrètement ? Et lorsqu’il atterrit en prison, comme un vulgaire criminel, accusé de trahison envers son peuple et son pays, n’était-ce pas là le comble de la honte ?

 

Oui, mais pas pour Dieu ! Tout cela faisait partie du plan de Dieu. C’était Sa façon de maintenir Jérémie dans l’humilité, et de le garder proche de Lui, dépendant entièrement de Dieu, et non pas de sa famille, ni de ses amis ni du  roi. La prison était également le moyen que  Dieu choisit pour le mettre à l’abri jusqu’à ce que les ennemis de son pays, les Babyloniens, puissent le délivrer. Il fut donc béni, nourri et protégé par ceux dont on l’attendait le moins : les cruels ennemis de son peuple, et qui plus est, des païens ! [9]

 

         Pourquoi Dieu ne se servit-Il pas des 32 000 hommes de Gédéon pour anéantir l’armée des Madianites, de sorte qu’ils puissent se vanter d’être un grand peuple ? Au lieu de cela, Il lui commanda de congédier la plus grosse partie de son armée pour ne garder qu’une petite troupe ridicule d’à peine trois cents hommes. Puis, en pleine nuit, sur les ordres de Gédéon, ces derniers se mirent à casser des pots d’argile en brandissant des torches, à souffler dans des trompettes et crier à tue-tête,² si bien que leurs ennemis, pris de panique, commencèrent à s’entretuer ! [10]

 

         Quelle façon humiliante de gagner la bataille ! Il n’y avait vraiment pas de quoi se glorifier ! C’était pour le moins déconcertant, stupide, ridicule — mais c’était l’œuvre de Dieu ! Gédéon et son équipe ne pouvaient rien faire d’autre que de remercier Dieu pour la victoire. Il est vrai que leur participation aux combats avait été dérisoire ; ils s’étaient contentés de casser des pots, de brandir des torches et de crier à tue-tête, pendant que Dieu se chargeait du sale boulot. Qui d’autre que le Seigneur pouvait bien tirer gloire d’une telle bataille ? Sûrement pas un homme aussi simple que Gédéon, qui avait été assez fou pour faire confiance à Dieu et suivre Ses instructions. Mais il n’avait pas hésité à obéir à Dieu, n’ayant pas d’autre but que de suivre Ses instructions, aussi insensés qu’elles puissent paraître !

 

         C’est peine perdue de vouloir comprendre les plans de Dieu par notre seule intelligence naturelle, parce qu’il est hautement improbable que les choses se passent comme nous l’avons imaginé. De peur que nous ne puissions nous vanter en disant : « C’est la force de mon bras qui m’a sauvé ! »[11]

 

Et que dirai-je encore ? Le temps me manquerait si je voulais parler de Barak, et d’un fou à lier tel que Samson ! Il nous a laissé un bel exemple de débauche : cheveux hirsutes, toujours en train de courir après les femmes, quand il n’était pas en train de se battre avec les hommes ou de se soûler avec les copains, toujours à raconter des blagues et à faire des paris ! C’est lui qui assomma un millier de Philistins avec la mâchoire d’un âne, et, il faut bien le reconnaître, parfois il se conduisait lui-même comme un âne ! [12] Quel drôle de moyen Dieu a utilisé là pour sauver Son peuple ! Cela tient de la folie ! C’est de l’inconscience ! Imaginez : se servir d’un pareil rebelle ! Dieu se serait-Il trompé ? Ou bien cherchait-Il à démontrer qu’Il peut se servir de n’importe qui — voire de vous et moi — en nous offrant l’exemple encourageant de ceux qui furent Ses échecs victorieux, Ses prodigieux fiascos, ceux qui osèrent Lui faire confiance en dépit d’eux-mêmes, ceux qui Lui rendirent toute gloire, car ils étaient conscients que Dieu seul pouvait donner la victoire !

(Extrait des écrits de David Brandt Berg. Traduit de l’anglais) À suivre…

 

 

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[1] Genèse 3:6

[2] Genèse 6:5-7

[3] Genèse 11:1-9

[4] Exode chap. 2

[5] 1 Samuel 9-22

[6] Psaume 76:10

[7] 2 Samuel chap.15

[8] 1 Rois chap. 18-19

[9] Jérémie chap. 38-41

[10] Juges 7:1-22

[11] Juges 7:2

[12] Juges chap.14-16